
Auteur des photos : Michel Trouillet
Région : 30 Gard / région Occitanie France
Date et lieu de la prise de vue : Aout 2020 / Pont du Gard (Remoulins)
Moment: Matin 7h30/9h
Situation géographique : Google Maps
Information sur le lieu: Le Pont du Gard
Données techniques : caméra GO Pro Héro 4 black, Nikon Coolpix Baroudeur.
Type de cerf-volant : Delta Conyne (F 10) de 2.80m d’envergure et un Suton Flowform de 1m2
Force et direction du vent : Mistral de 40 à 70 km/h en rafales et changement brusques de direction Nord / Nord Est
Altitude: 30 à 50m, vol instable et traction de plus de 20kg avec le Delta Conyne et de 0 à 5kg avec le flowform
Histoire d’une photo :
Photo principale : Vue à 200m du Pont du Gard sans possibilités de se rapprocher en raison de l’instabilité et de la violence du Mistral.
Pour accéder au site sans passer par la case payante du parking, j’avais pris mes informations auprès du vigile du camping de « la sousta ». Il existe bien une façon d’approcher légalement ce patrimoine exceptionnel sans bourse délier (pour ma part, j’avais déjà largement contribué à la préservation du monument par moultes visites payantes avec amis, parents et voyageurs guidés vers les merveilles de ma région).
Il est vrai que l’information n’est pas simple à trouver et à se faire confirmer, mais à pied ou à vélo depuis le camping ou depuis Remoulins, situé à moins de 2km, c’est presque une promenade de santé via la piste cyclable qui contourne, par la droite, les parkings (payants).
J’avais choisi une heure matinale et un lendemain de WE pour aborder le monument avec la bonne lumière du soleil levant et surtout éviter la cohue probable d’un site aux 800 000 visiteurs chaque année. Quelle surprise de déboucher avec mon vélo sur le site complétement désert. Personne sur la grande prairie de 200m face au pont, personne sur les berges et les baignades du Gardon, personne sur l’esplanade du musée et des boutiques, le pont « m’appartenait ».
Ma grande inquiétude était maintenant l’affrontement avec le vent emblématique de ce lieu chargé d’histoire : « un vent de fou nommé Mistral ».
Une solide corde attachée à un arbre, un mousqueton d’escalade, des gants en dyneema (anti-coupures), aucune précaution n’est vaine quand on veut survoler un lieu dans des condition de vent dépassant la force 6. Effectivement mon petit Delta Conyne, de moins de 3m d’envergure, fut frappé d’un uppercut violent une fois la cime des arbres dépassée. Impossible de lâcher du fil, ni de le ramener avec l’enrouleur sans risquer de graves coupures. Je me suis donc contenté des 80m de ligne déroulée et soigneusement bloquée. Ma photo du Pont du Gard ne sera donc pas le cliché du siècle, vu l’éloignement et le manque de surplomb, mais elle contient toute l’émotion d’une rencontre avec une merveille d’architecture antique et ce vent millénaire qui à inspiré tant de grands conteurs en ce pays du soleil et du vent : Giono, Rostand, Daudet, Mistral (le bien nommé)… et tant d’autres.
J’espère que ce lieu inspirera d’autres Kapistes à venir immortaliser, depuis le ciel, le Pont du Gard, c’est chose possible en toute sérénité, car il y a la place pour décoller, voler et survoler, mais il faudra choisir un vent de Sud ou mieux de Sud Ouest.