
Auteur des photos : Michel Trouillet
Département : Ardèche Région : Auvergne Rhône Alpes / France
Date des prises de vues : août 2010
Moment: fin après midi ensoleillé
Situation géographique : Google Earth
Informations sur le lieu: Lachamp Raphaël
Données techniques : APN Nikon coolpix et nacelle autoKAP
Type de cerf-volant : Rokkaku de 4m2
Force et direction du vent : Brise de Sud de 10km/h et thermiques
Altitude: 50 à 100m
Ce que nous avons aimé :
L’accueil et la convivialité des habitants de ce minuscule village, le plus haut perché de l’Ardèche à 1330m. Les paysages du mont Gerbier de Jonc, la campagne vallonnée.
Histoire d’une photo
Je me souviendrai longtemps de cette rencontre, fils à la patte, essayant d’accrocher le thermique pour monter une nacelle de plus d’un kilo au dessus des toits de Lachamp Raphaël. Dans ce petit village perché à 1330m d’altitude se déroule chaque année, au mois d’aôut, depuis plus de 10 ans, un rassemblement cerf-voliste.
« Bonjour Monsieur, vous faites de la photo aérienne »
« J’essaye en tous cas, car le vent est plutôt à la sieste »
« ça va monter dans l’après midi avec les brises de vallées »
Les deux messieurs d’un âge certain, m’avaient alpagué avec une demande très particulière:
« Avec de la chaux, on a dessiné dans un champ, le portrait de Jean Ferrat, notre célèbre ardéchois, disparu cette année. On voulait lui rendre hommage avec la venue du tour de France à Lachamp. On nous avait promis un passage en hélicoptère au dessus pendant l’étape. Ils sont passés ailleurs et on a jamais vu le portrait de Jean vu du ciel »
« Conduisez-moi on va réparer cet oubli »
Les deux messieurs, élus au conseil municipal du village (il doit y avoir ici autant d’élus que d’habitants en hiver), m’ont fait traverser la commune au milieu des stands, des forains, des jeux anciens et des danseurs folkloriques. Heureusement les lignes électriques sont ici enterrées. Après 15 minutes de marche nous nous sommes retrouvés au milieu d’un champ et juste au dessus des traces à la chaux.
C’est sur le seul ordinateur du village, chez les sœurs d’un couvent, sur le point de fermer définitivement, qu’une religieuse a transféré le contenu de ma carte mémoire pour imprimer les photos tant attendues. Que du bonheur pour ces deux vieux messieurs, qui en avaient la larme à l’œil, bonheur partagé avec un kapiste, débutant à l’époque, mais fier d’avoir rendu ce service pour un hommage à celui qui chantait si bien « que la montagne est belle ».