
Auteur des photos : Michel Trouillet
Département : Hérault / région : Occitanie/ France
Date de la prise de vue : janvier 2021
Moment : après midi, temps variable
Situation géographique : Google Maps
Informations sur le lieu : autour du Pic St Loup : Mas de Londres
Données techniques : Gopro Héro 4 Black et Lumix objectif Leica en auto kap pendulaire. (Note : la violence du vent et les ondes amplifiées par le relief ont rendu cette séance acrobatique, pour le système pendulaire des nacelles photos. Je pense que dans te telles conditions une suspension PICAVET, serait mieux adaptée).
Type de cerf-volant : Delta Conyne F10 de 2.80m d’envergure
Force et direction du vent : tramontane de Nord Ouest de 50 à 70km/h
Altitude : 50 à 150m
Ce que nous avons aimé :
Le point de vue sur le Pic St Loup, la garrigue encore sauvage, la rencontre avec le Berger de Cambous.
Histoire d’une photo
Hier, au pied du Pic St Loup, le vent était plutôt à la sieste prolongée. Les journées se suivent, mais ne se ressemblent pas, aujourd’hui, on est dans le mode « baston » avec une Tram de force 8. Sur le petit espace pastoral situé sur l’ancien camp militaire de l’EAI, j’ai donc opté pour mon delta Conyne F10 pour ma séance de KAP.
Comme son matricule l’indique, c’est mon cerf-volant pour situations extrêmes qui fut réquisitionné comme porteur. J’ai donc installé les points d’ancrages, poulies et mousquetons sur l’échelle arrière de l’utilitaire. Histoire de poursuivre mes tutos sur la photographie aérienne, j’ai aussi mis en batterie une caméra PNJ sur un trépieds. J’étais fin prêt à ma séance photos, mais c’était sans compter sur l’omniprésence envahissante des cloches et bêlements d’un troupeau de 300 moutons, arrivant droit sur moi.
Le chien fauve et noir était arrivé dans mon dos. Une fois la surprise passée, il avait apprécié quelques caresses avant de rejoindre son maitre, le berger du Pic.
Pas question de monter un cerf-volant à cet instant, au risque de paniquer tout le troupeau. j’ai donc entrepris une séance d’approche avec le Berger, qui s’est finalement vite transformée en discussion sur le métier pastoral entre l’Aigoual et Montpellier. Les gens passionnants sont décidément partout, il suffit d’aller à leur rencontre. Nous avons même parlé littérature et de ce berger extraordinaire dans le conte poétique de Jean Giono : « L’homme qui plantait des arbres ». Sa vision sur la situation de la Covid est certes bien éloignée de mes préoccupations citadines :
« Vous savez, avec mon métier, le confinement est une vue de l’esprit. Mais tous les soirs, je ne peux m’empêcher de penser que ma compagne, qui travaille aux urgences, au CHU, peut aussi me refiler le virus. Le pire ce ne serait pas d’être malade, c’est mes bêtes qui n’auraient plus leur berger… Et alors ?…
L’homme était resté pensif. Dans deux heures, c’est le couvre feu et la lumière décline. Nous nous sommes salués avec beaucoup de respect. J’étais rassuré que le troupeau ne paniquerait pas sous mon cerf-volant et nous étions satisfaits d’avoir partagé un peu de nos passions,qui finalement se rejoignent sur le respect de la nature et des gens.